J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète, Sculpteur ou Peintre d’éternité au présent… Quel repas, dis-tu, avons-nous partagé ? À quand, et avec qui , le prochain ? On verra... On lira ... | Marie-Thérèse PEYRIN - Janvier 2015

Courrier sur le Coeur

Entre le SILENCE et le HAÏKU la MUSIQUE & SON CRI t'emportent loin...

 

"un moineau a vite fait 

le tour de moi,

en quelques bonds "


Claus TINTO

Mai 2013

 

« Nos enfants ont été sommés de ne pas grandir trop vite

pour ne pas s’angoisser outre mesure à la cime des questions .

Ajourner l’indépendance pourtant, n’est jamais l’épargner.

Je les vois ainsi :  ils rêvent de transcendance

sous les crocs des prédateurs spéculateurs.

Ils ne sont même pas certains d’avoir une place unique

dans l’embardée des concurrences abyssales.

Ce ne seront plus  pour certains, des enfants sages et soumis.

Nos enfants brandis par le désir d'enfants et parfois défalqué

de jouissance pour la  perpétuité de hasard ou d'obsession. 

Nos enfants bandits voyageurs aux semelles de vent entravées.

Nos enfants  voltigeurs sont des oiseaux d’apocalypse refusant

la demi-vie, la demi teinte du plaisir, la captivité,

la parole trop douce et soporifique des oiseleurs du CAC 40.

Nos enfants sont des revenants de conte de faits et de méfiance…

 Ils ne nous font plus de maladies infantiles envisageables 

sans les vaccins, ils nous décochent cette musique à réveiller

les morts et les vivants. Musique à pénétrer le corps des mots

jusqu’à l’implosion arbitraire  du silence.

Balles perdues. Déflagrations multiples.

Il faut tenir et sauvegarder la cible bien au dessus du cœur

et viser la conscience… sans compromission...  sans sommation ! »

 

M T  Peyrin | 1er JUIN 2013  | Extrait de réponse à un mail de Claus TINTO


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KIMAMILA VERSION MARIA MAGDALENA

 

En hébergeant ton cri je rapatrie ma patience et ma confiance.



Il y a tellement de choses à dire... écrit-elle !

 

 

 

Vole entre les deux

mondes             en visite

dans le volume

 

Surprends-les avec

un roseau qui tremble tant

qu'aucune lettre ne peut

coexister 

             peau contre peau

sans se détruire

[...]

           ici plutôt que lors et

          à présent plutôt que là


sans préjuger de la direction

qui l'accomplira

 

 

Régine DETAMBEL, Entre les deux mondes[Extrait], dans  pas d'ici pas d'ailleurs,

Anthologie poétique francophone de voix féminines contemporaines,

Présentation et choix : Sabine Huynh, Andrée Lacelle, Angèle Paoli, Aurélie Tourniaire,

Préface : Déborah Heissler,  VOIX D'ENCRE , p.291.

 

OISEAUX BLANCS DANS LES HERBES NEPAL ELODIE

Une carte qui vient du Népal. Elle a mis beaucoup de temps pour arriver jusqu'ici. Elle me parvient le même jour que celle de Nouvelle-Calédonie, qui elle, s'est perdue depuis l'été. Les périples sont des manières de relire le lien des épistoliers en l'exilant par rapport aux contingences et à la temporalité habituelle. L'échelle des signes vivants s'en trouve rehaussée... Elle me donne des nouvelles, lui m'en demande de si loin... Ce sont des êtres qui comptent, pour cela,  j'en rends compte, dans ce moment d'écriture qui n'était pas du tout prévisible en me levant hier matin. Bouffées de tendresse et de gratitude pour les mouvements d'écriture qui accompagnent des pensées dont je recueille le nectar.   J'aime finalement rester immobile dans ma ville, et que les autres voyagent pour moi, qu'ils en rapportent leurs différences, leur rapport particulier à la vie, hors-frontières familières. Je réalise encore que je n'aime pas partir, pas quitter, pas changer de repères dans ma vie...  Je ne tombe même pas des nues en constatant que je préfère retrouver, accueillir et choyer, ceux qui viennent d'ailleurs, ceux qui ont eu le cran de passer des douanes , des mesquineries , des herses de protectionnisme étatique ou ethnique, des crapuleries de taxation du transit, ceux qui ont exporté leurs mots, afin d'éprouver leur langue maternelle dans un hors-champ du sens. Réduisant volontairement les possibilités de compréhension et partant,  et la facilité passée d'insertion instantanée. Je les admire, mais je ne les jalouse pas. Je n'ai que le regret de ne pas pouvoir utiliser plusieurs langues pour exprimer ce que  cette humanité ambulante m'inspire. Reste qu'Ulysse ou Pénélope auront fait le même voyage l'un vers l'autre, l'une vers celui qui ose s'aventurer et rebrousser chemin avec le sentiment de ne pas pouvoir rapporter l'univers dans sa besace ou sous son crâne. Je lis les mots en souriant. Des visages et des voix surgissent au milieu de mes phrases. Je me sens très bien accompagnée et disponible au rêve et aux flottements de mes perceptions mnésiques. C'est un état second mais primordial. Il s'enracine dans  une expérience de dialogue dont je mesure le privilège au fil du temps. Il est rare de sentir aussi fort la présence qui parle malgré l'absence physique. Et c'est un vrai réconfort, une source de joie vive. Il y a tellement de choses qu'on ne sait pas dire... et simplement. 

Mth P.

 

Lettre de Nouméa  C.J.